Pour la petite histoire: lorsque l’on découvre la Patagonie (Magellan au début du XVI ème siècle), le mythe veut que les autochtones soient des géants aux énormes panards et on nommera donc cette terre “La terre des grands pieds.”
Notre aventure Bariloche commence : El Calafate – Bariloche. 34 heures de bus.
Nous empruntons la mythique route 40 qui traverse l’Argentine du nord au sud, depuis la frontière bolivienne jusqu’à l’extrême sud de la Patagonie.
Les images défilent, s’arrêtent, puis reprennent. Des montagnes, des lacs glaciaires avec des dégradés de turquoise à en faire pâlir l’océan indien, une lumière tamisée et chaude, quelques condors suspendus dans le ciel. Le temps s’est arrêté. Ce voyage sera comme un mirage. Un long mirage de 34 heures. Le réveil est un peu brusque! La lumière artificielle du bus aveugle soudainement, un petit homme trapu se met à hurler avec enthousiasme “Bariloche, terminus todos afuera!” Mes paupières se mettent à battre rapidement, je reprends mes esprits , “allez les enfants, on descend! “. Opération récupération de toutes nos affaires qui se sont éparpillées au fil des heures et encore une fois nous parlons bien de 34 heures. Nous sommes à San Carlos de Bariloche, la suisse argentine, comme on la surnomme.
La région de Bariloche est connue pour son chocolat, ses bières artisanales, sa ruta de los siete lagos, ses stations de ski chics, le parc national Nahuel Huapi et j’en passe. Nous sommes au nord de la Patagonie, toujours plus bas que l’Afrique du Sud ! Bariloche reste une ville australe.
Il est 3 heures du matin. Le vent fouette le visage. L’ambiance est lugubre. La gare routière est quelconque et surtout fermée. Après être parvenus à rassembler l’ensemble de nos précieux biens sans en oublier la moitié (soyons honnête, essentiellement grâce à Errol), nous arrivons après la bataille, les taxis ont été pris d’assaut. Nous sommes seuls avec un policier qui hésite puis qui, après avoir posé les yeux à plusieurs reprises sur les enfants frigorifiés et encore endormis, nous propose solennellement de rentrer se réchauffer dans son bureau complètement vide…. Nous acceptons avec joie. Après une bonne demi heure d’attente, un taxi approche. Nous nous engouffrons dedans sans un mot. Un grand gars d’une vingtaine d’années dont le visage porte déjà bien l’expérience de la vie, fin comme un fil de fer, courbé, les cheveux longs avec un nez racé conduit comme un Fangio. Je tourne la tête et un lac de toute beauté s’offre à nous éclairé par la lune qui est pleine ce soir là ou presque. Elle nous accompagnera et se reflètera tout au long du chemin jusqu’à notre cabane en bois perdue au milieu de la campagne. Laura nous accueillera et nous présentera les lieux rapidement à 4h30 du matin avec un grand sourire sincère puis ira se recoucher… Belle prouesse que je salue car ceux qui me connaissent bien savent pertinemment que j’en serais bien incapable! Nous nous effondrons. Réveil en douceur: nous flânons. Notre lit donne sur la cordillère qui ne ressemble en rien à celle que nous avons découverte au Pérou. Elle est moins ronde, moins douce, plus caillouteuse, escarpée, plus verte et sa pointe recouverte de neige. Elle n’est pas haute. Elle est toute aussi belle. Différente.
Errol nous motive et nous allons en ville avec le même bonhomme récupérer notre voiture pour les 5 jours à peine que nous passerons dans la région. C’est bien trop peu mais c’est pour la bonne cause… Mendoza nous attend à une date précise puisqu’ Errol ira sillonner le parc Leoncito en moto 2 jours durant.
La ville n’est pas particulièrement jolie. Les allées sont droites et perpendiculaires, les rues larges. L’architecture alpine n’est pas extraordinaire mais sa particularité est qu’elle à été construite sur une colline qui surplombe la rive sud du lac Nahuel Huapi entourée de la cordillère. De n’importe quel endroit à Bariloche , il est possible d’admirer ce paysage. C’est comme vivre dans un tableau. La ville est calme. Le soleil brille. Il fait frais.
Nous entamons le Circuito Chico et nous nous arrêterons quand bon nous semble. Quand les lieux nous inspireront, quand ce sera le bon moment. Ces rencontres nous mèneront à un tournage de film argentin au milieu d’ une forêt andine patagonique avec ses hêtres centenaires donnant sur un minuscule lac, à un chemin pentu semé d’embûches qui nous offrira un panorama extraordinaire sur le lago Espero et dont le vent déchaîné accentuera le caractère épique de ce déjeuner sur les cailloux, à une ballade le long d’un lac se resserrant comme un étau, à une marche sur une plage de sable volcanique… Nous prendrons un télésiège qui nous permettra de profiter du fameux point de vue Cerro Campañario.
Cette journée sera paisible, sereine, enthousiaste, pleine de belles ondes ni exaltées ni surfaites. Je voudrais que tous les jours ressemblent à celui-ci.
Le lendemain, nous entamons la route des 7 lacs où notre quotidien sera de s’arrêter ici et là. De jolies marches revigorantes , des pics nics savoureux, des cache-cache dans les buissons, du toboggan sur les troncs d’arbre jonchés sur le sol, des jeux avec les caranchos que les enfants se plaisent à effrayer, l’eau fraîche et pure du lac directement parvenue de la fonte des glaciers, des siestes (que c’est bon les siestes!) , la recherche assidue du fameux huemul en voie de disparition (petit cerf du sud andin) qui restera vaine.
C’est ici que j’aurais posé mes bagages si nous n’avions pas eu une adoration pour Fontenay under the woods, notre famille, nos amis, nos voisins et collègues 🙂 Adieu Bariloche, direction Mendoza connue pour son excellent vin et le vin c’est tout un poème!
Besos a todos!
Sinoun
Magnifique post😃
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Oh merci c est adorable 😊!
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C’est magnifique! Ça fait du bien d’avoir de vos nouvelles…bisous à vous 4
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Merki MA belle ! Gros bisous à toi et ta beauté !
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Difficile de commenter … envieu … merveilleux…énorme… magnifique… unique … pas le temps d’en dire plus je vais bosser … moi 😜😂🤘😘😘👍
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Hahhaha j espère que t as bien bossé la ! Parce que faut bien qu il y en ait qui bossent ..😜MErci les chouchous !!! ON vous bisoute !!!
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