Kimi Kimi Kimi a man after midnight …

Difficilement accessibles, nous conduirons jusque dans les hauts plateaux reculés du nord est du pays: à Ratanakiri ! Que cette région est belle! Elle est préservée, sauvage et authentique. Une belle aventure nous attend. 


Nous nous balladons à Banlung, la capitale de la province et avons la chance de tomber sur Kimi, sa femme et leurs deux jeunes enfants. Nous sommes tout de suite sous le charme! Banco ! Nous passerons 3 jours dans la jungle avec lui. 


Kimi sera notre guide et Thep, notre porteur. Thep fait partie de la minorité ethnique katchah. Nous communiquerons tant bien que mal en cambodgien et nous apprendrons beaucoup sur leur mode de vie. 



Kimi a 26 ans . Il est un formidable exemple d’ascension sociale de la nouvelle génération cambodgienne qui se bat à la force du poignet. Il me réjouit tant. C’est grâce à des jeunes comme lui que le Cambodge aspire à des jours meilleurs. Il est malheureusement assez exceptionnel. 


Il a monté sa propre agence de voyage avec sa femme et pourtant il revient de loin. Il est bosseur , drôle , enjoué, créatif, intelligent et j’en passe . Il est très engagé pour son pays et possède une analyse juste et fine. Je ne peux que vous recommander de passer par lui, Highland tour. Allez y les yeux fermés! 


Nous commençons le périple en pirogue sur  la rivière Tonle San qui marque la frontière avec le Vietnam et s’écoule vers le Mékong. Nous nous dirigeons vers le Parc National de Virakchey. Le chant des oiseaux est assourdissant et envoûtant à la fois. 


C’est parti! Nous marchons dans des paysages de rizières somptueux;


Des champs d’hévéas, de noix de cajou, de poivre, des forêt de bambous et maquis. 

La région est truffée de chutes d’eau, de grottes et de lacs. 


Nous nous baignerons dans un lac volcanique plus de 700 000 ans (Yak Lom.)

Thep portera l’ensemble de nos vivres avec son sac à dos fait maison: krama +sac de riz. Suis fan.

Thep, comme beaucoup de minorités ethniques, vit très chichement. Sa vie est dure. En discutant, je perçois qu’il accepte pleinement sa condition de manière plutôt sereine. Je trouve cela génial mais je constate aussi que les cambodgiens sont de manière générale en conséquence peu entreprenants. Le pays se développe à toute allure, certes, mais principalement au profit d’investisseurs étrangers qui pillent, s’en mettent plein les poches.

Mais revenons à la nature brute. 

Kimi nous explique entre autre l’utilité de certaines plantes dans la jungle. Les enfants se délectent de cette liane qui regorge d’eau. 


Ils jouent de la flûte. 


Après une longue et éprouvante journée de marche, nous arrivons à une chute d’eau splendide et surtout nous n’y trouvons âme qui vive ! On se prendra tous les 4 bras dessus bras dessous et nous nagerons vers cette eau ruisselante qui nous tend les bras. Elle est grande et impressionnante. Mais à 4, nous ne reculerons pas. Nous nous esclafferons en famille sous ce jet puissant et rafraîchissant. Nos rires sont en sourdines. 

Puis, Errol ne pêchera heureusement pas pour notre dîner bien mérité ! 

Manon mangera même une araignée que Kimi grille vivante sous nos yeux. Bel exploit ! Elle ne sourcillera pas. Preuve à l’appui. 

Nous nous endormons dans des hamacs au milieu de cette jungle intimidante mais sa musique nous berce vite. En pleine nuit Thep se fait piquer par une bête. J’ouvre un oeil puis m’écroule. 


Le lendemain, je m’enquiers de savoir  quelle était cette bête. “Un scorpion”, rétorque t-il. “Mais ça ne fait pas mal les scorpions?” m’exclame-je. Il me détaillera une douleur si intense qu’il voulait pleurer et hurler de toute ses forces mais n’a dit mot. Ce petit homme avec sa silhouette malingre est d’une classe rare. 


Après ces 3 fabuleux jours, nous devons nous résigner à rentrer. Sur le chemin, nous avons le privilège d’être conviés à la fête suivant l’offrande d’un porcelet pour le dieu du riz d’une famille kachah. Ils se doivent d’inviter toute personne qu’ils croiseraient sur leur chemin. Cela promet une récolte meilleure. 



Nous entrons  timidement dans une maison en bois sur pilotis sans trop savoir à quoi nous attendre. 


Ça commence fort ! Nous devons boire à la paille dans 5 immenses jarres remplies de riz mais surtout d’un alcool douteux et extrêmement fort. Et il faut bien leur faire honneur afin de leur porter chance au maximum! 

L’unique pièce est spacieuse. Nous nous asseyons au milieu d’une 20aine de personnes de la même famille qui ont l’air déjà bien attaqués! Ils parlent fort et rient à gorge déployée. Nous arriverons à communiquer dans un cambodgien approximatif. 

La pose avec mon amie. Ses 8 enfants sont restés à la maison . 


Nous ne sortirons pas indemnes de cette expérience et nous  ne remercierons jamais assez Kimi et Thep ainsi que tous les gens grâce  à qui ces heureux souvenirs de partage resteront gravés à jamais.


Merci ! 

Sinoun 

 

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