Uyuni ou le désert qui rend euphorique!

Ç’est une étape que nous attendons de pied ferme. C’est un rêve qui devient réalité. Le salar d’Uyuni. Un endroit unique, féerique, sorti du temps.

Nous atterrissons de nuit de La Paz à Uyuni et déjà, j’aperçois la lune et sa jumelle devant lesquelles je m’émerveille. Je n’ai pas tout de suite compris mais nous sommes en pleine saison des pluies et le ciel se reflète entièrement dans ce désert infini.

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Nous fuyons cette saison des pluies, ce qui écourtera d’ailleurs notre découverte de la Bolivie à mon grand regret. Mais c’est cette même saison des pluies qui nous ravira au salar et ça, on ne le savait pas . 

Nous passerons 3 jours pleins et deux nuits dans ce parc naturel fantastique qui regorge de beaucoup d’autres joyaux. 

Après avoir passé une nuit dans un motel douteux avec des puces de lit, super cher en plus, à Uyuni, ville western au milieu du désert, nous montons tous les 4 dans une énorme jeep avec un jeune couple de hollandais qui ne cachent pas leur joie quand ils découvrent leurs colocataires pendant ces quelques jours. Ç’est toujours un peu, qui va se taper la famille????  

J’ai 20 ans et je retrouve cette sensation d’aventures, de découvertes faites de rencontres intenses et éphémères dans une ambiance festive et souvent, ne nous le cachons pas, alcoolisée. Mais cette fois-ci, ce sera avec nos deux fabuleux bambins. 

Nous serons 3 jeeps à nous suivre pendant toute la durée du périple. 

Luis , notre guide, chauffeur ne déroge pas à la règle et est plutôt sobre voire solennel, il parle peu. Il est tout petit mais il fonce sur ce terrain hostile. D’ailleurs tellement hostile, qu’après quelques heures nous nous embourbons. Nous sommes coincés. Manon reste dans la voiture avec Sanna et Michael, hilare, quant à Lulu, il a peur que nous restions coincés là au milieu de nul part pour l’éternité. 

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Ho hisse, ho hisse , on finit par y arriver et par sortir de ce fossé ! Ouf ! Changement de roue crevée et ç’est reparti. Direction les locomotives anglaises datant des années 30 qui transportaient l’argent exploité dans les minerais aux alentours et qui ont été laissées à l’abandon au beau milieu du désert au profit des camions.

Ce paysage est complètement daliesque. J’adore !

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Le salar représente 1/3 des réserves de lithium de la planète grâce à la disparition du lac préhistorique Tauca qui a donné naissance à la croûte de sel. Il est prévu dans 5 ans de construire une ville dédiée à l’exploitation du lithium, à cet endroit même.

Nous ressautons dans notre jeep et c’est parti pour de nouvelles aventures. 

Les paysages oscillent entre désert, roches qui datent de la préhistoire, lacs remplis de flamands roses, lagunes, volcans … Nous nous émerveillons sans cesse. 

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Au fur et à mesure des haltes, nous faisons connaissance avec le reste du groupe qui est juste top! Deux anglaises de 18 ans en mode Thelma et Louise, deux potes danois qui font le poirier au bout des falaises, complètement siphonnés du carafon, un couple de suisse polyglotte super sympa et rencontré auparavant au Machu Picchu, un solitaire suisse, réservé, mais qui gagne à être connu pour lequel Lucas développera une passion que l’on ne pourra qualifier de réciproque mais il restera poli et cordial. J’ai une théorie comme quoi les QI supérieurement élevés se reconnaissent entre eux et s’attirent. Non? Bon ça va, ça va. Je ne suis qu’une simple maman après tout. Bref, une réelle alchimie s’est opérée dans ce groupe aux multiples nationalités et on a entamé une franche rigolade qui ne s’est pas arrêtée. 

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Puis, les dunes disparaissent, les roches aussi, la faune et la flore deviennent inexistants, c’est plat, plat, plat, à n’en plus finir. Je me retourne, toujours plat. Du plat à perte de vue. C’est une première et c’est dingue et surtout quand ce plat reflète le ciel! 

Wouaouuuuuu! 

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Je me sens un peu comme dans une soirée mousse. Mon côté enfantin reprend le dessus et j’ai juste envie de sauter comme une puce. C’est d’ailleurs ce que je fais en enfilant mon costume de maman parfaite qui joue et saute dans les flaques avec ses enfants. 

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On s’éclate, on court, on fait la course, on saute puis, nous vivrons un petit drame familial au milieu de ce paysage époustouflant …. Lucas s’en va, Manon le suit en pleurant, Errol suit Lucas puis je suivrai Errol! On n’épiloguera pas sur le sujet et j’avoue ne plus vraiment me souvenir de l’épicentre de ce drame. 

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Nos amis hollandais seront coopératifs et charmants comme tout du long de notre voyage. 

Nous arrivons dans notre hôtel au détour d’un volcan et nous jouerons au foot avec David, Edwin et Roberto ( 5,7 et 9 ans ) . Puis nous coucherons les enfants et nous festoierons! 

Le lendemain, c’est dur dur mais nous posons nos fesses dans une voiture. Ca ira. La journée sera ponctuée de nombreux volcans, de lacs, de flamands roses. Nous déjeunons au milieu du désert. L’après midi nous montons jusqu’à plus de 5000 mètres et observons les geysers. Le soir, nous nous baignons en famille dans des sources d’eau chaude au coucher du soleil. Un moment à part. Puis nous irons sagement nous coucher pendant que le reste du groupe fera la fête jusque 3 heures du mat, peu frais…

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Le dernier jour, nous croisons nos amis Les Palathéo en pleine région sud Lipez. C’est dingue. 

Finalement le monde est petit pour les personnes qui voyagent pendant plusieurs mois voire plusieurs années. Nous nous donnons rendez-vous à Iguazu. 

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Voici la fin d’une page qui se tourne , nous nous disons tous au revoir difficilement. Nos chemins se quittent mais c’était fort de vivre ces quelques jours ensemble. 

Nous prenons le bus pour le Chili, San Pedro de Atacama.

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Adieu Uyuni mais aussi le froid, le vent, l’altitude et la pluie ? 

On vous embrasse !

 Sinoun.

Se mettre à la Paz!

La Paz est un grand amphithéâtre construit sur la montagne, la ville se situe à 3700 m d’altitude avec des points culminants à 5000 m pour les quartiers très pauvres del Alto au Nord de la ville. La ville compte 2 millions d’habitants, beaucoup de voitures et parfois même des voitures très spéciales!

Nous arrivons à notre Bed&Breakfast, j’ai eu l’info un peu plus tôt par notre chauffeur de bus que La Paz accueille le départ de la 7ème étape du Dakar ;), je me renseigne à la réception du B&B et l’on m’indique que le départ commence demain à 4h30 avec les motos…Ok, j’y serai!

Je m’éclipse à 4h du mat, direction le Dakar! Quelques passionnés sont au bord de la route, les motos passent une à une, quel trip cela doit être de se faire une étape La Paz – Uyuni en moto!

La Paz est l’occasion de se poser un peu, de faire du sport, nous irons chacun à notre tour, Sinoun et moi dans une salle de sport dernier cri, cela sera d’ailleurs gratuit pour elle et payant pour moi!

Les enfants profitent d’un square à côté de notre B&B pour tester les aires de jeux boliviennes et tentent de baragouiner quelques mots en espagnol avec les copains. L’espagnol est au programme de Lulu cette année!

Et bien sûr, nous prenons le téléphérique, sans les skis, pour admirer la ville.

Cet intermède urbain nous à fait du bien. Direction Uyuni et son désert de sel!

Ci-dessous, ce que nous avons dû ingurgiter pour éliminer l’heure de sport 😉 Si si!

Errol

Copa, Copabanana!

Quel plaisir de retrouver un peu de confort à Copabanana, comme l’appelle les enfants. Nous venons d’arriver et déjà nous nous sentons comme dans une bulle, un havre de paix. Nous dégustons une truite sortie tout droit du lac Titicaca dans la rue avec de nombreux boliviens. Cette petite dame qui de manière indéniable remporte un franc succès, propose 2 plats (une omelette de ce fromage caoutchouteux dont je raffole sur un lit de riz avec une petite sauce concassée de tomates et d’oignons ou une truite agrémentée des mêmes accompagnements). Nous nous régalons avec nos gros sacs sur le dos et je mange avec les doigts. Les enfants ne tardent pas à en faire de même. Errol restera digne, un être évolué.

L’hôtel la Cupula est un peu plus haut. Nous grimpons sans trop grande difficulté car nous sommes maintenant bien rodés avec l’altitude. Copacabana est à 3900m d’altitude. Les enfants se disputent, ils hurlent. Ca commence bien pour négocier une chambre. Nous découvrons un petit jardin bien aménagé avec une petite maison en bois, deux alpagas assez costauds, un cochon ainsi que quelques chiens et chats qui sont les joyeux habitants de cet endroit qui est gai, léger et drôle. Il reste seulement une suite avec 2 lits double. Banco ! Les constructions sont toutes en rondeurs et culminent juste au dessus du lac qui est tout de même mystique, ne serait ce que par son nom. La légende dit que le premier roi inca serait sorti des eaux du lac. Nous sautons de joie lorsque nous découvrons cette suite propre, spacieuse, avec sa douche et ses toilettes que nous ne partagerons pas !! Non, non, non! Des toilettes rien que pour nous. Quel luxe!

Nous restons là dans les hamacs, au soleil (ça faisait longtemps que nous attendions ce soleil car nous sommes en pleine saison des pluies et nous avons plutôt froid depuis le  début du voyage… ) , nous nous dévêtons et nous nous endormons. 

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Cette halte sera faite de douceur, de lenteur, nous prenons notre temps, nous paressons. Nous irons à la plage avec les enfants, pédalo and co. Manon gagnera encore au Uno contre des garçons boliviens d’environ 10 ans sur la plage! On rira bien ! Ç est fou comme le Uno est universel et plait au plus grand nombre ! 

Nous boirons des petites caipi et les enfants du coca , la déchéance totale. 

Manon se fera littéralement poursuivre par un alpaga super imposant qui lui sautera dessus en l’écrasant d’un coup d’un seul, comme une crêpe. Elle sera sonnée et pétrifiée. Je volerai à son secours. Il ne voulait en réalité que jouer avec elle, comme il en a l’habitude avec les petits chiens de l’hôtel. 

La patron nous régalera de succulentes glaces afin nous remettre de nos émotions. 

Nous retournons le voir et le caresser. Ca y est nous avons fait la paix.! 

Quelques jours passent. Nous nous rendons sur l’île la Isla del sol qui est une petite parenthèse enchantée sous la pluie ! Nous nous lançons pour une randonnée de 10 kms traversant l’île du nord au sud. Je raconte la vie de la famille aux enfants , leurs naissances, les anecdotes de lorsqu’ils étaient bébés afin de les tenir en haleine ! Ca marche du tonnerre ! Ils en redemandent…

Lucas va courir sur la caillasse et faire un vol plané assez impressionnant d’ailleurs. il pleurera un peu et très vite, un petit bolivien d’environ 6 ans se précipitera vers lui et lui donnera son Bateau en papier qu’il tenait dans les mains afin de le réconforter. Ce geste sans sourciller, sans aucune hésitation, nous laissera tous tous bouche bée. Lucas lui tendra sa grue en origami en retour… Ces instants furtifs restent gravés dans notre mémoire et nous réchauffent le coeur.C’est un peu gnangnan mais tellement vrai.

Lucas adore l’origami qui occupe une place importante dans notre voyage (on ne le savait d’ailleurs pas aussi piqué). Lucas nouera souvent le contact avec de nombreuses personnes par ce biais là. C’est chouette. Le petit est ravi et montre fièrement sa grue à sa maman. 

La nuit sera fraiche dans un “hôtel” sans eau courante, sans électricité mais malgré tout douillet avec ses petits lits sculptés en bois et faits main, ses couvertures en alpaga tissées et colorées. Nous nous blottirons les uns contre les autres et écouteront le tonnerre se déchaîner et la pluie déferler avec fougue.  Nous nous endormons, grelotant, bercés par ce chaos extérieur.   

Cette île est belle et authentique. les boliviens ne sont pas particulièrement avenants , ils sourient peu, ne se saluent pas mais je ne sais pas pourquoi, j’ai un vrai coup de cœur pour ce pays et ses habitants que je découvre pourtant à peine. On sent une vraie tradition encore ancrée. 

Hâte de découvrir davantage le pays. Direction La Paz. 

Sinoun